William Shakespeare au cinéma
Le grand William SHAKESPEARE est sans doute l’écrivain le plus retranscrit au cinéma. On compte vingt-cinq adaptations d’HAMLET et presque autant de MACBETH. À peine né, le cinéma adapte les pièces de SHAKESPEARE dans des films de quelques minutes. La première adaptation est un ROI JEAN (1898). La mode du « Film d’Art » fut à l’origine d’une prolifération d’adaptations dont le succès amena quelques parodies. La plus marquante fut ROMEO ET JULIETTE DANS LA NEIGE (1920) tournée par LUBITSCH.
L’apparition du cinéma parlant ouvre une voie royale à de nombreuses adaptations de style théâtral comme le ROMEO ET JULIETTE de George CUKOR (1936) ainsi que COMME IL VOUS PLAIRA de Paul CZINNER (1936), avec Laurence OLIVIER.
Dès 1944, le cinéma shakespearien est dominé par la forte personnalité de deux acteurs-réalisateurs de tempéraments opposés : Laurence OLIVIER (HENRY V, 1944, HAMLET, 1948, RICHARD III, 1955) et Orson WELLES (MACBETH, 1948, OTHELLO, 1952, FALSTAFF, 1965). Joseph MANKIEWICZ réussit une spectaculaire adaptation de JULES CESAR (1953) avec Marlon BRANDO en MARC ANTOINE.
La ‘renaissance shakespearienne’ cinématographique des années 90 doit beaucoup à Kenneth BRANAGH. Le succès de sa version filmée de HENRY V (1989), puis en 1993 de MUCH ADO ABOUT NOTHING attire l’œil d’Hollywood sur le ‘filon SHAKESPEARE’.
Les transpositions les plus inattendues propulsent le génie de SHAKESPEARE dans les temps et les lieux les plus divers : l’Italie des lendemains de guerre (LES AMANTS DE VERONE, 1948), le Japon médiéval de KUROSAWA dans LE CHATEAU DE L’ARAIGNEE, 1957 et RAN, 1985) le cauchemar fasciste des années trente (RICHARD III, 1996), les cités modernes (MY OWN PRIVATE IDAHO, de Gus VAN SANT en 1989)…
Les pièces de SHAKESPEARE ont servi de trame à de nombreux genres cinématographiques tels que le drame musical : WEST WIDE STORY (1961) , le western (LA LANCE BRISEE, 1954, la tragi-comédie HAMLET GOES BUSINESS de Aki KAURISMAKI (1987) où Helsinki remplace l’ancien royaume pourri de Danemark ou le documentaire-reportage (LOOKING FOR RICHARD, 1996) .
Le personnage même de Shakespeare fut souvent porté à l’écran, SHAKESPEARE IN LOVE de John MADDEN, 1998 ou ANONYMOUS de Rolland EMMERICH en 2011 qui prend parti dans la controverse sur la paternité des œuvres de Shakespeare.